Résolution finale

votée à l’unanimité par la

10 ^ème Assemblée générale ordinaire

Venise

du 4 au 6 octobre 1965

La X^e Assemblée générale ordinaire de la Société Européenne de Culture, réunie à Venise du 4 au 6 octobre 1965, a entendu et discuté le rapport du Président, M. Giuseppe Ungaretti, sur l’activité de la S.E.C. depuis la dernière Assemblée ; du Secrétaire général, M. Umberto Campagnolo, sur le thème : La conscience du monde ; de M. Bart Landheer, sur la politique de coexistence pacifique devant le droit international ; de M. Norberto Bobbio, sur le fondement et la portée des appels qu’au nom de leurs idéaux de liberté, de justice et de paix, les hommes de culture adressent aux autorités politiques ; de MM. Arturo Carlo Jemolo et Umberto Terracini, sur les difficultés que rencontre le dialogue entre catholiques et communistes. L’Assemblée a été frappée par la rapidité toujours croissante de la transformation fondamentale qui s’opère à travers le monde dans la pensée, les mœurs et même les institutions ; et, d’autre part, elle a constaté que des troubles profonds ne cessent d’inquiéter les peuples et menacent leur avenir.

Après avoir reconnu que tous les grands problèmes sont aujourd’hui liés à la question internationale, telle qu’elle a été définie dans de précédents débats et dans une enquête de la revue « Comprendre », l’Assemblée a réaffirmé que le seul vrai dialogue, en ce moment, est celui qui résulte de la volonté commune de contribuer à la résoudre.

L’Assemblée regrette que l’action de la Société Européenne de Culture, quels qu’aient été les efforts de celle-ci pour préciser sa pensée et pour renforcer son organisation, n’ait encore ni l’envergure, ni l’efficacité nécessaires : les hommes de culture se montrent trop hésitants à assumer leur propre responsabilité politique ; les ressources matérielles de la S.E.C. sont de ce fait, entre autres, gravement insuffisantes.

Elle approuve à l’unanimité la proposition du Secrétaire général de doter l’Association Mondiale de la Culture, née il y a deux ans par un vœu de l’Assemblée réunie à Rome, de deux instruments qui permettront de mieux faire connaître son esprit et ses objectifs.

Elle confie donc au Conseil exécutif la tâche :

1. de préparer (éventuellement sous le titre. «Témoins de la solidarité humaine») une liste de personnalités exceptionnelles dont la vie et l’œuvre reflètent de façon exemplaire l’aspiration de l’homme d’aujourd’hui à une société universelle ;

2. de créer un Conseil de l’Association Mondiale de la Culture, chargé d’intervenir à toutes les occasions qu’il jugera opportunes, pour rappeler à l’opinion publique et, par elle, faire entendre aux États, que c’est surtout par la pratique du dialogue et par l’exercice de la politique de la culture que la crise internationale sera surmontée.

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